Portrait de Benjamin Muller, un jeune horloger qui lance sa propre marque

Benjamin Muller, horloger français de 36 ans vient de lancer sa propre marque : M.Benjamin. Profitons de l’arrivée de ce nouveau venu dans la haute horlogerie pour nous intéresser de plus près à ce jeune homme avide de sports extrêmes mais également, capable de toute la patience et la minutie nécessaires à la conception des calibres les plus compliqués.

M.Benjamin : portrait de Benjamin Muller, un jeune horloger qui lance sa propre marque

Benjamin Muller est né en 1975 à Besançon dans le Doubs, pas très loin de la frontière suisse… Dans le berceau de l’horlogerie française. Depuis son enfance, Benjamin affiche une véritable passion pour le dessin, mais également pour les sports extrêmes. Il a même pratiqué le moto-cross en championnat.

Compte tenu de l’environnement familial, Benjamin tombe très tôt dans le monde de l’horlogerie. En effet, son papa, Jean Muller a lancé les montres Bugatti dans les années 1980, parallèlement à son activité de designer et de maître d’ œuvre pour les grands noms de l’horlogerie-joaillerie suisse.

Après des études de commerce, Benjamin Muller complète son cursus en dessin d’art et technique, usinage, gemmologie, joaillerie et horlogerie au Lycée Edgar Faure de Morteau. C’est en 1999 qu’il intègre l’entreprise familiale à Besançon, « Muller horlogerie-joaillerie », qui œuvre à la création, la conception, la fabrication, l’usinage, le polissage, etc. de montres et de bijoux.

Pendant dix ans, il sera designer-concepteur pour les grandes marques de luxe au sein de la société de son père. En 2008, Benjamin Muller lance au Locle en Suisse « Muller-Laville », un atelier d’horlogerie. En 2009/2010, le jeune homme travaille à la conception et à la création de la montre Spyker ; il fait alors ses premiers pas dans le monde de la course automobile en participant au lancement de la marque aux 24h du Mans.

Mais à force de créer pour les autres, un jour, Benjamin ressent l’envie d’imaginer ses propres garde-temps. Il réalise alors ses premières esquisses en 3D avec le logiciel Rhinoceros qui lui permet à l’aide du moteur de rendu Arion d’effectuer des rendus 3D photoréalistes de très grande qualité. En 2010, il créé la marque M.Benjamin tout en travaillant en partenariat avec la manufacture Concepto Watch Factory (un incontournable dans le monde de l’horlogerie) pour le développement de ses propres calibres. Concepto lui permet d’oeuvrer directement avec son bureau technique et lui met à disposition un poste de travail. Benjamin bénéficie également du soutien des concepteurs-horlogers et de tout l’outil industriel de Concepto Watch Factory…

Début 2011 : les toutes premières montres de la marque M.Benjamin voient le jour ; des garde-temps baptisés « Spyder » qui se veulent « résolument moderne-lifestyle ». « La marque se positionne sur le segment de niche avec des quantités qui seront toujours en série limitées et avec une volonté de présenter régulièrement des nouveautés » assure Benjamin Muller.

Afin d’assurer une fiabilité sans faille de ses mouvements (et d’éviter les problèmes de SAV), le jeune homme a décidé, dans un premier temps, de limiter les complications. « Mon fil-conducteur est de la belle horlogerie mais avec des éléments qui ont d’ores et déjà fait leurs preuves et qui fonctionnent» assure le patron de M.Benjamin.

Et de poursuivre : « la collection « Spyder » est très typée « technique-mécanique ». J’ai voulu un design pur mais technique de la boîte dans laquelle différents types de mouvements viendront s’intégrer. Mais attention, cette pureté dans les lignes cache une construction complexe ! Une construction en sandwich de la montre permettant de jouer avec les matières, les couleurs et les finitions. La continuité boîte-cornes-calibre offre une osmose à l’ensemble ».

Plus concrètement, cette toute première collection s’articule pour le moment sur deux calibres : un tourbillon et un heure-minute manuel squelette. Un chronographe manuel est aussi en préparation. Plus tard, bien sûr, des évolutions sont prévues, avec un passage à l’automatique, des platines en saphir et de nouvelles complications…

Côté boitier, Benjamin Muller a opté pour le titane, l’or, mais proposera également une version « full diamants baguettes » en or gris, une pièce qui est déjà en fabrication ! « Les lignes très complexes et agressives ont été un véritable casse-tête à usiner, surtout pour le titane grade 5. Les jeux de surfaces et traitements ont aussi générés beaucoup de difficulté pour les finitions » précise le jeune horloger. « Il a fallu relancer un jeux complet de cornes en raison des traces de fraise d’usinage impossible à enlever avec les finitions. Le caoutchouc des bracelets a aussi été difficile à réaliser puisque complètement ajouré. Mais finalement, la mise au point vient d’être validée et les premiers bracelets définitif vont maintenant sortir de fabrication ».

En ce qui concerne la distribution, la marque M.Benjamin va forcément reposer sur une politique de rareté. Ses montres devraient être prochainement disponibles chez les détaillants indépendants les plus haut de gamme. « Nous souhaitons travailler avec peu de points de vente mais dans une démarche qualitative. Il faut que les gens qui veulent s’offrir la marque comprennent la démarche de création et adhère à la vision de mon projet. Et cela sous-entend une vraie connaissance et un véritable amour du produit ».

C’est tout ce qu’on lui souhaite.

Contacts :

Benjamin MULLER
benjamin@mbenjamin.ch – +33(0) 680 616 594

Allan CASALE
allan@mbenjamin.ch – +33(0) 685 909 623